Cohérence Cardiaque, quelle posture?

Publié le 8 août 2025 à 07:19

On m'a demandé :

« Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas pratiquer la cohérence cardiaque couché. »

Avant toute chose — et c’est un préalable qui vaut pour bien d’autres questions — ce n’est pas qu’on ne peut pas, ou qu’on ne doit pas. Mais simplement qu’il est préférable de ne pas le faire couché, si l’on cherche une efficacité optimale.

Il s’agit d’une question de qualité de la pratique, et donc de qualité des bénéfices. Car ces bénéfices sont directement proportionnels à la cohérence atteinte : amplitude de la variabilité cardiaque (VFC), régularité, stabilité.

Ce que j’ai observé depuis 20 ans

Ma réponse s’appuie sur :

 

  • des milliers d’enregistrements,
  • et les retours de centaines de professionnels formés à la cohérence cardiaque.

 

Et elle est claire :

Préférez la position verticale — assis bien droit, ou debout — plutôt que la position allongée.

Mais au-delà de l’observation clinique, il existe des données physiologiques solides pour appuyer cette recommandation, notamment :

 

  • une meilleure amplitude de la variabilité cardiaque (HRV),
  • une respiration diaphragmatique plus ample,
  • une meilleure activation du baroréflexe,
  • et une tonicité vagale accrue.

 

Ce que disent les études

Même si certaines recherches sont menées en position couchée (pour des raisons de contrôle expérimental), les protocoles de terrain, notamment en biofeedback ou en cohérence cardiaque, recommandent presque toujours une posture verticale, pour des raisons à la fois mécaniques, physiologiques et attentionnelles.

Voici trois points clés, éclairés par la littérature :

1. La position assise favorise une respiration plus efficace

 

  • En position allongée, le diaphragme est freiné par les viscères.
  • En position assise ou debout, la gravité libère le mouvement diaphragmatique.

 

Référence : Bernardi, L. et al. (2001). Effect of controlled breathing, posture, and mental activity on the cardiovascular system. Journal of Hypertension.

L’étude montre que la posture influence clairement la fréquence cardiaque et l’amplitude de la variabilité cardiaque, en lien direct avec le type de respiration.

2. Le baroréflexe est plus réactif en position verticale modérée

 

  • Le baroréflexe régule la pression artérielle en réponse à ses variations.
  • Or ces variations sont plus marquées en position verticale, car le corps doit compenser l’effet de la gravité.
  • Cela stimule davantage la boucle de régulation autonome.

 

Référence : Cooke, W.H. et al. (1999). Influence of exercise training on heart rate variability and baroreflex sensitivity in chronic heart failure. American Journal of Cardiology.

L’étude montre une meilleure modulation baroréflexe en position érigée.

3. L’attention baisse en position allongée

 

  • La position couchée invite naturellement à la somnolence.
  • Or la cohérence cardiaque n’est pas une relaxation passive, mais un entraînement actif de l’autorégulation.
  • Le tonus postural soutient le tonus attentionnel.

 

Référence (implicite) : Ce point est souvent mentionné dans les ouvrages de biofeedback (par exemple Lehrer & Gevirtz), qui insistent sur l’importance d’une posture d’éveil.

En résumé

Je recommande la pratique en position verticale — assis ou debout — non pas par dogme, mais parce que l’observation prolongée me l’a confirmé. Et je suis heureux de constater que la littérature scientifique vient aujourd’hui étayer cette expérience de terrain.

Une question ? Un souffle de curiosité ?

Je reste à votre disposition si vous avez des questions sur la cohérence cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV), ou la pratique respiratoire en général. Si la question que vous posez résonne au-delà de votre cas personnel, je serai heureux d’y répondre dans un prochain post ou article.