Ma cohérence cardiaque est-elle de qualité ?

Publié le 5 août 2025 à 07:16

On m'a demandé : ma cohérence cardiaque, est-elle de qualité ?

Une séance de cohérence cardiaque, ce n’est pas seulement respirer lentement. C’est une tentative de synchroniser trois rythmes : celui du souffle, celui du cœur, et celui du système nerveux.

Alors, comment savoir si cela fonctionne vraiment ?

Faut-il se sentir plus calme ? Plus détendu ? Ressentir quelque chose de précis ? Ou bien y a-t-il un autre moyen d’évaluer la qualité de sa pratique ?

Voici quelques repères.

1. Faire une séance… ou entrer en cohérence ?

Beaucoup de gens font de la cohérence cardiaque. Mais entrent-ils en cohérence cardiaque pour autant ? C’est là toute la subtilité.

On peut très bien respirer lentement, avec une application ou un guide visuel… Sans pour autant atteindre l’état physiologique précis que l’on appelle cohérence cardiaque.

2. Peut-on le sentir ? Parfois oui, parfois non.

Il existe quelques signes subjectifs : une sensation d’apaisement, un retour au calme, parfois un sentiment de clarté ou de centrage.

Mais ces signes sont inconstants, trompeurs parfois. Et surtout, ils peuvent survenir même sans cohérence cardiaque réelle.

Car cet état n’est pas une relaxation, ni une sieste douce. C’est un équilibre instable, une neutralité transitoire entre deux forces opposées : le système orthosympathique (l’action) et le parasympathique (le repos).

J'aime bien comparer cet état comme celui qui se situe entre "Garde à vous !" et "Repos".

C’est comme marcher en équilibre sur une ligne tendue entre vigilance et lâcher-prise. On ne peut pas s’y fier uniquement au ressenti.

3. Ce que dit la courbe : une question d’ondes

La cohérence cardiaque, dans sa définition la plus rigoureuse, est un phénomène de physique ondulatoire.

On l’observe avec un capteur de biofeedback, en enregistrant la variabilité de la fréquence cardiaque.

Ce que l’on cherche, c’est une oscillation régulière, périodique, ample, qui reflète une synchronisation entre le souffle et le rythme cardiaque.

4. Une mer agitée ou une vague régulière ?

Au repos, dans la vie quotidienne, notre fréquence cardiaque fluctue sans cesse : elle monte, descend, accélère, ralentit… C’est une bonne chose. C’est le signe que notre système nerveux autonome s’adapte.

Mais ces fluctuations sont chaotiques, apériodiques, comme une mer agitée aux vagues imprévisibles.

Lorsque nous entrons en cohérence cardiaque, la mer s’apaise. Les vagues deviennent régulières, rythmées, comme si un métronome intérieur s’installait.

5. Trois critères pour évaluer la qualité de votre cohérence

Pour savoir si vous êtes réellement en cohérence cardiaque, trois éléments peuvent être observés lorsqu'on enregistre les fréquences cardiaques en biofeedback.

1. La fréquence des oscillations

 

  • Elle est mesurable en hertz (Hz), comme une onde sonore.
  • La fréquence optimale est autour de 0,10 Hz, soit 6 cycles par minute (d’où les fameuses 6 respirations par minute).
  • Cela varie un peu selon les personnes (entre 5 et 7 en général).

 

2. L’amplitude des oscillations

 

  • C’est la hauteur des vagues sur la courbe.
  • Plus l’amplitude est élevée, plus votre système nerveux est souple, réactif, en bonne santé.
  • Une belle amplitude = un cœur qui sait s’adapter… et se reposer.

 

3. La stabilité dans le temps

 

  • Il ne suffit pas d’avoir une belle courbe pendant 10 secondes.
  • L’idéal, c’est de maintenir cette amplitude stable pendant plusieurs minutes.
  • C’est cela qui crée les effets physiologiques durables (hormones, stress, immunité…).

 

Ces trois caractéristiques sont obtenues par la pratique avec un guide respiratoire dans un premier temps, puis, une fois cet apprentissage terminé (quelques semaines en général) avec la régularité et l'entrainement à une pratique régulière.

En résumé : trois repères pour une bonne cohérence cardiaque

 

  1. Une fréquence d’oscillation proche de 0,10 Hz (environ 6 respirations/minute).
  2. Une grande amplitude (vague haute = cœur souple).
  3. Une stabilité prolongée (plusieurs minutes d’affilée).

 

Conclusion : Respirez, oui. Mais visez la vague.

La cohérence cardiaque, ce n’est pas une technique. C’est un état d’harmonie interne, temporaire mais entraînable.

On peut la ressentir, mais on peut aussi l’observer objectivement. Et c’est dans la conjonction du vécu subjectif et de la réalité physiologique que la transformation commence.

Quand la vague est régulière, ample, et stable… c’est là que le cœur entre en cohérence.

Comme un surfeur, vous pouvez respirer sur toutes sortes de vagues. Mais si vous cherchez la plus puissante, celle qui vous porte vraiment, c’est la grande vague ample et régulière qu’il faut viser.

La prochaine question, je la sens venir.

Faut-il forcément un logiciel pour pratiquer la cohérence cardiaque?

SPOILER : La réponse est non. Et ce sera l’objet de mon prochain post…